Dialogues avec l’animal, les 6 et 7 octobre à Paris

Dialogues avec l’animal : un premier congrès pour découvrir la communication avec le vivant

Portée par l’association TAAC (The Animal Alliance Channel), la première édition du congrès Dialogues avec l’animal aura lieu à Paris, à la Maison de la Radio, les 6 et 7 octobre 2018.

L’association TAAC, présidée par Romain Brasseau, vise à modifier notre regard sur les animaux, les animaux, le monde et souhaite en particulier mettre en lumière la manière dont « les animaux peuvent humaniser le monde ». Les deux jours de programme de Dialogues avec l’Animal alternera ainsi des tables rondes sur la science de la conscience, la communication avec les animaux, la communication avec les végétaux, la relation entre l’humain et la nature, les nouvelles voies d’éducation et de transmission…

La table ronde scientifique sur la conscience avec les chercheurs Jacques Antonin, Mario Varvoglis, et le journalistes scientifique Jocelin Morisson sera animée par le directeur de Orbs Charles-Maxence Layet.

Des grands témoins tels que Patricia Arnoux qui nous présentera ses années de pratique de la présence de l’animal en prison, Geoffroy Delorme sur la vie parmi les chevreuils, ou encore Fredérique Pichard et ses rencontres avec les dauphins et les baleines. Deux belles journées d’écoute et de questions-réponses pour voir les choses autrement.

Ces personnes qui communiquent avec les animaux nous feront partager leurs expériences et les informations qui leur sont transmises. Celles et ceux qui ont fait appel à ces communicateurs pour résoudre un problème avec un animal, témoigneront des résultats qu’ils ont observés. Des « propriétaires » d’animaux domestiques et d’élevage nous raconteront les répercussions de ces communications sur leur vie.

Les Dialogues avec l’Animal ont vocation à être une caisse de résonance pour toutes celles et ceux dans le monde qui pratiquent et enseignent la communication inter-espèces en la considérant comme un bien accessible à tous.

Programme, inscription : Dialogues avec l’animal

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Après le succès des quatre premières éditions (Oser le bonheur, Résistance-s, Partage-s…), le Festival Chemin Faisant réunit de nouveau des sportifs, associations, conteurs, médecins, citoyen-ne-s, philosophes, ingénieurs, alpinistes, docteur-e-s, et professeur-e-s…qui se rencontrent et expérimentent pour permettre, à travers leurs interventions, de réfléchir, de discuter sur le monde d’aujourd’hui, avec cette année l’Humain de demain au cœur de tous les débats.

L’HUMAIN DEMAIN ?
Pour cette édition 2018, les 19 et 20 mai à Chamonix, le thème retenu est « L’humain demain ? : comment la science nous transforme-t-elle ? De quoi parle-t-on ? Avec la convergence des technologies, notre époque accomplit une transformation radicale des conditions de notre existence. Ce bouleversement entraîne de nombreuses avancées, suscite des espoirs et porte de profondes interrogations : les biotechnologies, l’intelligence artificielle, la puissance exponentielle du Big Data et de ses algorithmes, notre environnement, notre corps, notre esprit, seront-ils pris dans un devenir cyborg ? Quelle sera la frontière entre le vivant et la machine ? La science, au cœur de ce processus de transformation, fait émerger des problèmes éthiques et politiques d’ampleur : qui est responsable lorsqu’une machine agit ? Quelle société voulons-nous ? Pour comprendre de tels enjeux, au-delà des mythologies du pire ou du meilleur, quel monde sommes-nous en train d’inventer pour l’humain demain ?

Scientifiques, philosophes des sciences, sportifs… interviendront sur ces questions fondamentales qui nous impliquent tous. Ils nous inviteront à réfléchir, débattre et agir en notre qualité de citoyens responsables du monde à venir, celui dans lequel nous souhaitons vivre et permettre aux générations futures de pouvoir choisir à leur tour un futur désirable.

Seront présents : Malek Boukerchi, conteur, consultant en accompagnement et développement des stratégies relationnelles dans les entreprises et ultramarathonien des extrèmes, Axel Kahn docteur en médecine, connu pour ses prises de positions sur les questions éthiques et philosophiques en médecine et sur les biotechnologies, Etienne Klein, ingénieur physicien, Florence Piron, professeure à la Faculté de sciences humaines et sociales de l’université de Laval (Québec), spécialiste de la question d’éthique dans les sciences.

LE FESTIVAL CHEMIN FAISANT ?
Le festival Chemin Faisant est une invitation à partager une réflexion sur les changements contemporains qui nous concernent tous. Le rythme tranquille des excursions dans les plus beaux sentiers de la vallée de Chamonix permet d’alterner les interventions de penseurs contemporains, suivies de débats et les discussions entre les marcheurs.
Le festival est gratuit, entierement réalisé par des bénévoles, il se déroule le temps d’un week-end.
Les chemins sont accessibles au plus grand nombre (notamment aux personnes handicapées), et le festival Chemin Faisant s’engage dans la préservation des sites qui l’accueillent et met en place des partenariats avec les acteurs locaux.

Dans les éditions précédentes, nous étions accompagnés dans notre « réflexion en marche » par des philosophes (Marc Tirel, Gilles Yovan…), des économistes (Ricardo Petrella, Patrick Viveret…), des chercheu-r-se-s (Claire Brossaud…), des musiciennes (Julie Gros, Jeanne-Marie Conquer), des associations (Les Colibris, La Fondation Nicolas Hulot, les Convivialistes, l’Institut des Futurs Souhaitables, Dialogues en Humanité, le Conseil National de la Résistance…), des citoyens qui expérimentent de nouvelles façons de créer, de produire, de vivre leur quotidien, des agriculteurs, des scientifiques, des vacanciers, des chercheurs, des promeneurs, des curieux…

Tout au long d’une journée, nous alternons balades (faciles, sans grand dénivelé, de 20 minutes à une heure) et dialogues dans des lieux particulièrement inspirants, en pleine nature. Trois ou quatre intervenants proposent une réflexion ou un point de vue personnel, suivi d’un dialogue très ouvert avec l’ensemble des participants qui se poursuit en marchant avec des pauses joyeusement gustatives.

Le festival c’est aussi :
– deux livres tirés des précédentes éditions du Festival « Le bonheur en marche » et « Vivement le monde à venir »
– la rencontre entre Edgar Morin, Nicolas Hulot et Patrick Viveret en 2015 à la Gaîté Lyrique à Paris, en partenariat avec l’Institut des futurs souhaitables
– l’Université du bien commun à Paris, cofondé suite à la 4ème édition du festival qui organise tous les mois des conférences-débats

Toutes les informations et tous les rendez-vous sur
www.festivalcheminfaisant.com
https://twitter.com/festchemfaisant
https://www.instagram.com/festivalcheminfaisant/?hl=fr

Contact presse : malika.person@yahoo.fr
Pour toute information supplémentaire sur les éditions passées, les
partenariats ou sur notre festival : corinneducrey@wanadoo.fr

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C’est un projet démesuré et totalement fou. L’aboutissement de 10 ans de travail obstiné, de techniques photographiques dernier cri et de transhumance sur le toit du monde. Il, lui, c’est Thomas Laird, photographe et écrivain qui explore la culture du Tibet depuis 1972 et engagé depuis 2008 à garder la trace des plus anciens chefs-d’oeuvre de l’art tibétain : des fresques parfois millénaires mais photographiées taille réelle, à l’aide de la technique dite de « l’exposition multiple », technique numérique qui permet un éclairage uniforme de ces fresques saisies grandeur nature.

Le résultat de ce dévouement est un ouvrage spectaculaire et hors norme : Murals of Tibet. Une somme, un « sumo book » comme le qualifie l’éditeur Taschen qui sait imaginer et réaliser ce type de projet. Un livre d’images de 23 kilos et 498 pages qui, déployé, offre une surface d’un mètre de large pour 70 cm de hauteur. Chacun des 998 exemplaires de cette édition collector est signé par le 14e Dalai-Lama et vendu 10 000 € avec son lutrin réalisé en carton et plateau en bois conçu par l’architecte Shigeru Ban, lauréat du prix Pritzker et pionnier de l’hébergement d’urgence. Un ouvrage explicatif complémentaire de 528 pages revient sur les coulisses de cette aventure photographique exceptionnelle et aide le lecteur, à l’aide de textes et de légendes détaillées, a resituer ces œuvres dans la spiritualité du bouddhisme tibétain.

A LA CROISEE DU LIVRE SACRE ET DE L’HISTOIRE DE L’ART
Murals of Tibet est pensé comme un pélerinage, « un voyage géographique qui part de Drathang et passe par les principaux sites monastiques du centre et de l’ouest du Tibet, au-delà des reliefs sacrés du mont Kailash (…) ordonné selon un parcours qu’auraient pu emprunter des pèlerins ». La date de fondation de chaque temple et de chaque site religieux, des lieux majeurs tels que le Jockhang, qui contient la première image de Bouddha apportée au Tibet, le Palais du Potala, le Kumbum de Gyantse inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, ou encore le Monastère de Samyé, premier monastère bouddhique du Tibet édifié vers 779, est indiqué.
« L’art mural in situ du Tibet est considéré comme un enseignement spirituel direct et non comme une simple curiosité artistico-historique. Les fresques anciennes sont donc régulièrement restaurées pour assurer que le message que véhicule leur composition demeure visible des croyants » rappelle le dossier de presse du projet, qui précise qu’au Tibet, « les fresques couvrent souvent des murs entiers, mais il arrive qu’elles n’occupent qu’un modeste pan de mur dans une chapelle ». Ou dans une grange, comme le montre certaines images parmi celles présentes dans le livre explicatif contenant des textes les légendes détaillées.

UN CADEAU VISUEL POUR L’HUMANITE ET LES GENERATIONS FUTURES
Ce trésor patrimonial, archive visuelle d’un grand pan de la mémoire culturelle de l’humanité, est aussi un cadeau légué au regard des générations futures. L’éditeur en a d’ailleurs bien conscience. Soucieux de respecter cet ouvrage au message hors norme, Taschen a formé ses équipes aux lois du Karma et du Dharma, multiplié les rencontres avec les plus grands tibétologues, et invitant les visiteurs, dans ses boutiques où le livre est exposé sur son lutrin, à le toucher, tourner les pages et s’émerveiller de la vision de ces images uniques au monde, désireuse de partager avec le plus grand nombre un objet livre dont la possession est tout d’abord réservée aux plus fortunés.
J’ai pu ainsi, moi-même, faire l’expérience de feuilleter Murals of Tibet, contemplant ces trésors d’un autre âge et admirant le souci du détail de ces peintures sacrées, « tangka » dont les détails somptueux rejoignent la minutie de nos meilleurs enlumineurs. La puissance d’immersion de cette rencontre directe avec ces images jamais vues ou presque, constitue un voyage indicible et bouleversant. Vite, à votre tour maintenant, n’attendez plus pour vous laisser subjuguer par ce sublime « sumo » posé, ouvert, entre terre et ciel. Une expérience marquée d’une gratitude infinie.

Murals of Tibet, Thomas Laird, Editions Taschen, 498 pages
Visible à TASCHEN, 2 rue de Buci, 75006 Paris

« Alliance entre la technologie de la photographie contemporaine et les traditions millénaires, ce livre est à la fois une somptueuse œuvre d’art, un document qui fera date dans la compréhension du bouddhisme, un précieux monument élevé à la culture tibétaine et une source essentielle pour les sciences et les arts contemplatifs. » TASCHEN

Photos © Thomas Laird, 2018/TASCHEN, Murals of Tibet
Photo de Tenzin Gyatso 14e Dalai Lama, Mina Magda © TASCHEN

Accompagnons cette date symbolique d’une splendide video de la Terre vue de l’Espace , une video du projet Blueturn co-réalisée par l’ami Jean-Pierre Goux (cf Orbs 1, Un fil d’or) et obtenue depuis le satellite DSCOVR de la NASA, situé au point de Lagrange L1 à 1.5 millions de km. Et aussi de quelques mots, ceux de la Déclaration d’Interdépendance rédigée en 1992, il y a plus de 25 ans maintenant, à la veille du Sommet de la Terre de Rio. Ce joyau, cette petite bille bleue, c’est notre Terre. Protégeons là !

DECLARATION D’INTERDEPENDANCE

CE QUE NOUS SAVONS
Nous sommes la Terre, par les plantes et les animaux
qui nous donnent notre nourriture.
Nous sommes les pluies et les océans qui coulent
dans nos veines.
Nous sommes le souffle des forêts et les plantes de la mer.
Nous sommes des animaux-humains, reliés à toute vie,
descendants de la cellule primordiale.
Nous partageons l’histoire de cette famille des vivants,
inscrite dans nos gènes.
Nous partageons le présent, qui mine l’incertitude.
Nous partageons l’avenir, qui reste à inventer.
Nous ne sommes qu’une espèce parmi les trente millions
qui tissent ce mince voile de vie enveloppant
la planète.
La stabilité des communautés vivantes dépend
de cette diversité.
Nous sommes les maillons des cette chaîne,
consommant, purifiant, partageant et renouvelant
les éléments fondamentaux de la vie.
Notre demeure, la planète Terre, ne peut fournir
des ressources infinies, toute vie partage
les richesses de la Terre et l’énergie du Soleil
et ne peut donc connaître une croissance illimitée.
Pour la première fois, nous avons atteint les limites
de cette croissance.
Quand nous mettons en péril l’air, l’eau, le sol
et la diversité de la vie, nous volons l’infini à l’avenir
pour satisfaire un présent éphémère.

CE QUE NOUS CROYONS
Nous, humains, sommes désormais si nombreux et nos
outils sont si puissants que nous avons causé l’extinction
d’espèces sœurs, condamné les grandes rivières,
abattu des forêts vénérables, empoisonné la terre,
la pluie et le vent, et percé des trous dans le ciel.
Notre science nous a apporté douleur emmêlée
de joie; la souffrance des multitudes est le prix
de notre confort.
Nous apprenons de nos erreurs, nous pleurons
nos frères et sœurs disparus et nous bâtissons
maintenant une nouvelle politique de l’espoir.
Nous proclamons le droit absolu de tous à la pureté
de l’air, de l’eau, du sol.
Nous jugeons inacceptables les activités économiques
qui bénéficient à quelques-uns en dilapidant
le patrimoine du plus grand nombre.
Et puisque la dégradation de l’environnement érode
à jamais le capital biologique, toutes les équations
de développement doivent tenir compte des coûts
sociaux et écologiques.
Nous ne sommes qu’une génération dans la longue
marche du temps, nous n’avons pas le droit d’effacer
l’avenir.
Là où notre connaissance est incomplète, nous penserons
à tous ceux qui marcheront après nous, et nous
pécherons par excès de prudence.

CE A QUOI NOUS NOUS ENGAGEONS
Faire désormais de ce que nous savons
et de ce que nous croyons le fondement
de notre façon de vivre.
À ce point tournant de notre relation avec la Terre,
il nous faut évoluer
de la domination vers le partenariat,
de la fragmentation vers la connexion,
de l’insécurité vers l’interdépendance.

Déclaration d’Interdépendance composée par David Suzuki et un groupe de militants à la veille du Sommet de la Terre, tenu sous l’égide des Nations Unies à Rio de Janeiro en 1992.

Conférence co-organisée par la revue Orbs et l’Entrepôt, dans le cadre du Cycle de l’eau, une série de conférence organisée à l’occasion de la parution du numéro thématique Orbs Spécial Eau.

Les rapports de domination entre la France et l’Afrique n’ont guère changé depuis l’époque des colonies. A chaque élection présidentielle, les candidats à l’Élisée annoncent qu’une fois au pouvoir, ils signeront l’acte de décès de la Françafrique. Sauf qu’une fois sous les ors de la République, ils oublient leur promesse et s’empressent de perpétuer un système profondément néfaste au continent africain (du moins à sa partie francophone) : soutien aux potentats locaux qui, en retour, financent abondamment la vie politique hexagonale, prédation des matières premières, paternalisme à peine déguisé…

L’idée de cette conférence est de s’intéresser à la Françafrique, certes, mais dans l’un de ses aspects particulièrement méconnu : l’eau. Comment, depuis un demi-siècle, le contrôle de l’eau en Afrique est-il un enjeu géostratégique non seulement pour les africains, mais aussi pour cet ancien colonisateur qu’est le « pays des Droits de l’Homme » ? Comment des multinationales françaises se sont-elles accaparées les ressources hydriques ou contrôlent-elles les principaux ports du continent, servant souvent des intérêts contraires aux populations ? Comment des projets écologiques comme celui de renflouer le lac Tchad prennent-ils une dimension politique et potentiellement conflictuelle ? Les réponses apportées à ces questions prouveront que non, définitivement non, la Françafrique n’est pas morte.

Thomas Dietrich est écrivain, et ancien secrétaire général de la Conférence nationale de santé (CNS). Haut-fonctionnaire, diplômé de Sciences-Po Paris, il a vécu et travaillé dans plusieurs pays africains, qui lui ont donné d’ailleurs le cadre de ses premiers romans : « Là où la terre est rouge » (Albin Michel, 2014) et « Les enfants de Toumaï » (Albin Michel, 2016). Il a également signé « Le drame de l’eau au coeur de l’Afrique » dans Orbs Special Eau.

La conférence aura lieu jeudi 26 avril de 19:30 à 21:30,
à L’entrepôt, 7/9 rue francis de pressensé, 75014 Paris
Participation aux frais : 10 euros

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Offrir un tour d’horizon des grandes traditions ésotériques et des principaux adeptes de la philosophie occulte, à compter de l’an mille jusqu’à nos jours, tel est le projet monumental de ce nouvel ouvrage de la collection Bouquins, signé de l’essayiste et romancier Jean-Jacques Bedu, spécialiste des hérésies médiévales.

« LA MULTITUDE DES SAGES EST LE SALUT DU MONDE »
Alchimistes, Hermétistes, Brahmanes, Chamanes, Soufis, Kabbalistes, Magiciens blancs et noirs, Prophètes, Illuminés, Thaumaturges, Spirites, Médiums, Francs-Maçons, Rose-Croix, Gnostiques, Martinistes, Théosophes, Messagers de la Tradition primordiale… De Francis Bacon à Gérard de Nerval, de Lanza del Vasto à l’émir Abdelkader, Leonard de Vinci, Rabelais, William Blake, Rudolf Steiner, des quêtes indiennes de Steve Jobs à Krishnamurti, ou encore Robert Fludd qui écrivait sous la dictée de Dieu, Louis Massignon l’orientaliste visionnaire ou la formule mathématique de l’univers de Josef Wronski, de l’art de la mémoire de Giordano Bruno à la mystique chrétienne de Hildegarde de Bingen, de l’illuminisme à la naissance de l’ésotérisme, des sociétés secrètes aux sommets de l’Agartha, autant de parcours exceptionnels, de doctrines et de personnages rassemblés dans ce grand dictionnaire chronologique de près de 1200 pages, fascinant et identique à nul autre, tissant les fils d’une grande histoire occulte du monde.

Tous ces dépositaires ont en commun d’avoir fait l’expérience du mystère du monde, perpétuant, chacun selon ses convictions, des paroles de vérités cachées.

« AU LIEU DE CHERCHER CE QUE VOUS N’AVEZ PAS, TROUVEZ CE QUE VOUS AVEZ PERDU » Nisargadatta

« L’initiation est un état d’illumination, qui n’appartient ni à la révélation, ni au domaine de l’expérimentation, et auquel parviennent des femmes et des hommes par le biais d’un intuition, sans laquelle aucune civilisation n’aurait existé » résume Jean-Jacques Bedu.

Magistral et initiatique lui-même, cet ouvrage est assurément l’un des plus importants du 21e siècle. « Etre initié, c’est mourir » a dit Platon. Mais si, comme le propose Villiers de l’Isle-Adam, nul n’est initié que par lui-même, la lumière du feu des connaissance et de l’illumination ne nous fait en réalité que mourir à nous-même et notre propre ignorance. Et si, finalement, savoir permettait de mieux vivre ? De vivre présent et réconcilié à la plénitude du Soi ?

Les initiés, de l’an 1000 à nos jours, de Jean-Jacques Bedu, 1186 pages, Coll. Bouquins, Robert Laffont

Geneviève Beduneau, inlassable femme qui marche dans les forêts, nous livre une analyse fine et érudite des successifs visages du Père Noël. C’est d’époque ! Suivons-la dans le cheminement de son interrogation. De Saint Nicolas à Santa Claus puis, enfin, jusqu’au Père Noël, rougeaud débonnaire conjurateur d’une angoisse plus profonde ?

Il me semble temps de m’interroger sur le Père Noël. Pourquoi ce personnage né de la presse anglo-saxonne et de la publicité pour Coca-Cola est-il devenu une véritable figure mythique, le centre d’un mythe auquel personne ne « croit » à la façon d’un dogme mais que chacun alimente ne serait-ce que de caricatures ?

Prenons sa filiation avec saint Nicolas, évêque de Myre. Il ne s’agit que du légendaire tardif et purement occidental de ce saint homme, le conte des trois enfants dans le saloir, conte qui ne saurait guère remonter au delà des famines qui suivirent la Grande Peste. Mais c’est bien cette histoire qui justifie les cadeaux faits aux enfants, au moins les bonshommes de pain d’épices qui, eux aussi, suggèrent de dater cette coutume du XVe siècle. Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, Lorraine, Allemagne, Autriche, Hongrie, Pologne, République Tchèque, Suisse et Croatie : le territoire de saint Nicolas s’identifie à celui du Saint-Empire Romain Germanique. Les reliques du saint évêque parvinrent en Francia Orientalis au Xe siècle mais ce n’est qu’au XIIe qu’il devint le protecteur des enfants et distributeur de friandises et plus tardivement encore qu’il se vit accompagner d’un personnage négatif, punitif, le Père Fouettard.

Avant de nous intéresser à la transformation tardive de ce couple hivernal dans les pays anglo-saxons, il convient de l’examiner plus avant. L’iconographie populaire de saint Nicolas le revêt d’une cape épiscopale rouge à parements d’or et d’une mitre de même couleur sur une aube blanche, couleurs qui perdureront dans le costume du Père Noël. Certains folkloristes ont pensé à une métamorphose d’Odin mais le vieux borgne porte un manteau bleu, de ce bleu profond du ciel qui s’assombrit avant la nuit tandis que S. Nicolas arbore les couleurs de l’aurore. A moins que ce ne soit du crépuscule. Le 6 décembre, on aurait pu songer à quelque puissance lumineuse des hautes latitudes, lorsque le jour se réduit à une aube suivie de crépuscule avant la nuit polaire. Mais le territoire que parcourt le saint évêque juché sur sa mule est plus au sud. Son accompagnateur, le Père Fouettard en Lorraine, porte en Autriche et en Bavière le nom de Krampus, crochet[1], en Allemagne celui de Ruprecht ou Knechtruprecht[2], en Alsace celui de Hans Trapp[3], tandis qu’il devient Zwarte Piet, Pierre le noir, aux Pays-Bas où il porte visage noir et costume soit noir et blanc soit bigarré[4] et Schmutzli, bouseux, dans les cantons suisses. Impossible de ne pas rapprocher Zwarte Piet de tous les récits hagiographiques où les démons apparaissent sous forme de petits hommes noirs, d’« Ethiopiens ».

Traditionnellement, S. Nicolas apporte pains d’épice ou sucres d’orge, tandis que son compère n’offre dans son sac que charbon, cendres ou pommes de terre. Autant l’évêque symbolise l’abondance sans laquelle il n’est pas de friandises, autant son valet semble représenter la misère si ce n’est la famine. Pourtant, son fouet met une note d’espoir paradoxale : Zwarte Piet apparaît au moment où, dans le Frioul, les Benandanti vivent des rêves rituels de combat contre les sorciers stérilisant la nature qu’ils chassent en les fustigeant de branches de fenouil. On sait que les cas frioulans étudiés par Carlo Ginzburg ne sont que la partie émergée d’un iceberg beaucoup plus vaste et qui semble aussi s’être répandu au moins sur l’Europe centrale sinon sur l’ensemble du Saint-Empire. Ils opéraient aux Quatre Temps donc, pour la période qui nous intéresse, entre le troisième et le quatrième dimanches de l’Avent, donc aux alentours de la mi décembre. Nous sommes toujours dans la période préparatoire au solstice d’hiver, lorsque la nuit devient si pesante qu’il faut l’illuminer de fêtes et raviver la fécondité du monde.

Au début du XVIIe siècle, lorsque les Hollandais s’installèrent en Amérique du Nord et fondèrent la ville de Nieuw Amsterdam qui deviendrait New York en 1664 à l’arrivée des Anglais, les colons acclimatèrent leur folklore et saint Nicolas, Sinta Klaas, finit aussi par s’angliciser en Santa Claus. Lors de cette anglicisation, il perdit sa date de fête au profit du 24 décembre. En 1821, il allait perdre le dernier lien qui le rattachait au saint évêque de Myre et devenir Father Christmas, le Père Noël, dans un conte écrit par le pasteur Clément Clarke Moore dont on peut supposer qu’il n’appréciait pas ce résidu de papisme ! Il perdit aussi sa mule traditionnelle au profit d’un traîneau tiré par huit rennes. En 1860, le dessinateur Thomas Nast lui donna un costume rouge bordé de fourrure blanche, un long manteau remplaçant la chasuble liturgique puis en 1931, lors d’une publicité pour Coca-Cola, Haddon Sundblom le vêtait d’une tunique et d’un pantalon rouges inspirés du costume traditionnel des Inuits. En 1939 enfin, dans un conte de Robert L. May, les huit rennes deviennent neuf, attelage guidé par Rudolf au nez rouge lumineux. Notons au passage que ce renne lanterne (en attendant d’être simplement enrhumé) rappelle par son nom le valet Ruprecht[5].

Et le mythe a pris corps. Avec sa fabrique de jouets où s’affairent les lutins au pôle Nord, le Père Noël a phagocyté Julenisse, le lutin des fermes norvégiennes qui portait les cadeaux aux enfants à l’approche de Jul, la fête solsticiale. Il faut dire que ce gnome changeur de forme en avait déjà tous les attributs, il suffisait de teindre son costume en rouge, ce qui fut fait en 1881. Lui même avait remplacé la chèvre de Jul, donneuse de présents plus traditionnelle et plus ambiguë puisque elle eut d’abord un rôle de croquemitaine, encore assumé au XVIIe siècle où les fermiers se déguisaient avec un masque et une peau de bouc pour effrayer leurs voisins, particulièrement les enfants. Ce n’est qu’au XIXe, encore le XIXe, qu’elle devint débonnaire et porteuse d’abondance.

Depuis le début de cet article, nous tournons autour d’une opposition abondance/famine où la fête propitiatoire vient nier ou euphémiser la nuit hivernale. Au solstice, selon ce que furent les moissons et les récoltes, les paysans savaient s’ils pourraient ou non passer l’hiver mais aussi qu’il fallait que la jeunesse le passe, sous peine de n’avoir plus d’avenir collectif. A la fin du XIXe siècle où la famine semble un spectre du passé, la fête change. Elle s’oppose toujours à la nuit et à l’ennui mais on éloigne la part d’ombre et Ruprecht le fouettard devient Rudolf le guide aux clochettes tintinnabulantes. Pourtant, derrière l’euphémisation du traîneau rempli de jouets et de sucreries, c’est peut-être encore la chasse gallerye qui parcourt les cieux obscurs. Au fond, le Père Noël n’a pris que parce qu’il se nourrit aux racines les plus profondes des mythes germaniques et, par delà, des cultes du néolithique dont nous ne connaissons plus que quelques figures comme le bouquetin, le loup ou le géant[6].

Même euphémisé jusqu’à la niaiserie parfois, laquelle appelle la dérision, ce retour aux sources les plus archaïques ne laisse pas d’inquiéter comme un signe d’une angoisse collective latente plus profonde qu’on ne veut bien le dire. On ne fête jamais tant l’abondance que dans la sourde peur du manque. Le décor des illustrations de ce Noël païen, de ce Nouveau Soleil qui ne dépasse pas l’aurore, notons le, est passéiste. Ce ne sont que villages aux maisonnettes pimpantes, villages sans pauvres et sans ruines où toutes les cheminées fument, où tous les intérieurs respirent l’aisance cossue plutôt que le luxe. En d’autres termes, c’est le monde paysan idéalisé dont sont nostalgiques les adeptes de la décroissance, un monde qui déjà commençait de disparaître lorsque l’on imprimait les premières cartes de vœux.

Il reste que le Père Noël s’oppose de manière presque frontale au Noël chrétien. La hotte pleine de jouets exalte l’abondance quand on est censé fêter la naissance de l’enfant Dieu dans une grotte servant d’étable, couché sur la paille d’une mangeoire, pauvre parmi les pauvres au moins pour cette nuit. Aux esprits de la nature que sont les lutins répliquent les puissances célestes, les anges. Au thème du feu que rappelle, outre la couleur rouge de ses vêtements, le passage du Père Noël par la cheminée répond dans l’icône et le légendaire de la nativité celui de l’eau contenue dans une sorte de grande coupe où la sage-femme va baigner le nouveau-né. On peut penser que cette opposition traduit le caractère consumériste de notre temps mais allons plus loin. Les rites de fêtes et de cadeaux solsticiaux n’ont pas cessé avec la christianisation de l’Europe mais, dans la mesure où l’équilibre était gardé entre abondance et crainte de la pauvreté, récompense des efforts et sanction des abandons intérieurs, cette opposition frontale avec le Noël chrétien n’existait pas. Il s’agissait plutôt, plongeant aux mémoires archaïques, d’une sorte d’anticipation eschatologique de la fin des temps. Ce n’est qu’avec l’euphémisation systématique et la négation forcée de l’angoisse nocturne que cette opposition se fait jour. Elle devrait nous alerter. Le Père Noël déverse sa hotte de jouets sur les enfants mais on oublie le miracle de la naissance. C’est une abondance d’où la fertilité est exclue. Et, avec la fertilité, l’avenir ?
[1] On reconnaîtra sa transposition dans le célèbre pirate qui capture les enfants dans le conte de Peter Pan.
[2] Ruprecht, c’est le même nom que Robert ou Rupert, de Hrodberht (hrod = gloire + berht = brillant). On traduirait normalement par lumière de gloire, cf. le xvarnah iranien. Quant à knecht qui signifie valet, il faut l’entendre au sens médiéval de valet d’armes. Ce valet porte les mêmes attributs que l’évêque, comme s’ils étaient les deux faces d’un même être.
[3] Il s’agirait du fantôme d’un seigneur réel nommé Hans von Trotha. mais on peut aussi penser à un dérivé du moyen-haut-allemand trappe, niais.
[4] On a évoqué plusieurs explications évhéméristes à l’apparition du Père Fouettard au XVIe siècle, comme le souvenir d’un seigneur alsacien cruel, du siège de Metz par Charles-Quint brûlé en effigie, de serviteurs maures abandonnés sur place lors du retrait des Espagnols à l’indépendance des Pays-Bas. Ce ne sont bien entendu que des rationalisations après coup.
[5] Rudolf vient de Hrod, gloire et de Wolf, loup. C’est donc un loup de lumière, avec la même ambiguïté que l’Apollon de Délos.
[6] Voir la série d’articles que j’ai écrits en collaboration avec Pascal Pastor et publiés dans Liber Mirabilis, en particulier « Le genou gauche de l’initié ».
Geneviève Beduneau, « Naissance d’un mythe« , 22 décembre 2017

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Découvrez les étonnantes créatures de Saint Oma. Né 1973, issu des Beaux-arts, le dessinateur Thomas Durcudoy est un illustrateur d’idées, qui pratique tout autant le dessin que la peinture sur toile. Un des aboutissements de ses travaux est le collage sur les murs de Paris, car il est aussi l’un des street-artist des plus originaux de la scène française.

Ces oeuvres à 4 mains, tracés avec Mue Imago, nous ouvre l’espace d’un univers singulier, intrigant et rempli de douceur. Entre deux mondes.

C’est aujourd’hui et jusqu’au 5 décembre à la galerie de l’Openbach, 6 rue Jean-Sebastien Bach, 75013. La galerie est ouverte de 14 à 19h. Vernissage ce soir, mercredi 30 novembre, à partir de 18h, en présence de l’artiste.

 

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Ce court métrage muet mais colorisé, déniché sur YouTube, la lanterne magique d’aujourd’hui, a été réalisé en 1925 par Lasdislas Starevitch, le grand précurseur de l’animation image par image. Véritable conte de fées, ce petit film raconte l’histoire d’un rossignol finalement libéré par l’enfant qui l’a capturé, enfant qui réalise au fil de ses songes que les animaux ne sont pas des jouets et souffrent autant que les humains…

Ce film pionnier, d’un charme fou et produit à l’époque par Pathé, nous emmène dans un monde féérique, où conversent le petit peuple des fleurs, des papillons, des sauterelles… au fil de saynètes plus ensorcelantes et rafraichissantes les unes que les autres.

De son vrai nom Władysław Starewicz, ce réalisateur russe d’origine polonaise Ladislas Starevitch francisa son nom au lendemain de la première guerre mondiale. Installé à Joinville-le-Pont en tant que cameraman, formé à l’entomologie et au dessin, il est le réaliseur du tout premier film d’animation : La belle Lucanide, en 1912. On ne sait pas encore comment il reussit à animer ses scarabées… certains prétendent qu’ils était dressés ! Suivront après son arrivée en France, Dans les griffes de l’araignée (1020), Le mariage de Babylas, L’épouvantail (1921 ), Les grenouilles qui demandent un roi (1922), Amour noir et blanc (1923), La voix du rossignol (1923), La petite chanteuse des rues (1924), Les yeux du dragon (1925), et le Rat des villes et le rat des champs (1926), considéré par de nombreux cinéastes comme l’un des dix meilleurs films d’animation de tous les temps…

Chez Ladislas Starevitch, les films sont réalisés en famille : sa femme Anna fait les costumes, sa fille Irène l’asssite et sa fille cadette, Nina, joue dans certains films. C’est elle que l’on voit à l’écran de La voix du Rossignol. Disparu en 1965 a Fontenay-sous-bois, au terme de ses 82 printemps, Ladislas Starevitch laisse derrière lui des trésors de films courts, magiques.


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